PROPOSITIONS POUR
ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT DE LA BICYCLETTE EN FRANCE
Rapport parlementaire par Madame Brigitte LE BRETHON PORT DU CASQUE POUR LES CYCLISTES |
Outre les actions de sensibilisation des cyclistes actuels et futurs cyclistes, il faut lutter contre les causes des accidents, et non se contenter d'essayer d'en atténuer les conséquences.
L'accidentologie du cyclisme urbain et celle du
cyclisme sportif sont fondamentalement différentes.
Aucune étude scientifique portant sur un échantillon représentatif
des cyclistes urbains ne donne de résultats pouvant justifier lobligation
du port du casque en ville.
En revanche, des études montrent que cette
mesure aurait plus d'effets négatifs que d'effets positifs.
Quel est le risque ?
- Le casque est censé protéger contre les traumatismes crâniens.
Hélas, la majorité des cyclistes tués cumulent un taux
de lésions tel que le port du
casque n'aurait rien changé à leur sort (étude anglaise
87/91). Que peut un casque vélo (obligatoirement léger et
aéré, à cause de l'effort fourni) contre
une portière ou une bordure de trottoir ?
- Il faut relativiser le risque de traumatisme crânien dans la pratique
du vélo urbain.
La Sécurité Routière indique que, dans 62 % des accidents
de vélo, le crâne n'est pas touché. Une revue cycliste
suisse annonce même un taux de 75 %. La ville de Grenoble a recensé
un traumatisme crânien pour dix millions de trajets à vélo.
- En agglomération, le cycliste est surtout blessé aux membres,
car il a le réflexe d'amortir la chute ou la collision avec les bras,
ce qui diminue la
vitesse d'impact (à distinguer de la vitesse du véhicule).
- En moyenne 17% des blessés dans un accident de la circulation sont
touchés à la tête: ce taux est le même pour cyclistes,
automobilistes et piétons.
(sources : Sécurité routière, INRETS et FUBicy)
Hollande, Danemark, Allemagne, Suisse, pays où la pratique du vélo
est très répandue, n'imposent pas le casque.
Le corps médical britannique, reconnu pour son expertise en matière
de médecine préventive, s'est prononcé pour la promotion
du vélo et contre l'obligation du port du casque.
Quand la Nouvelle Zélande a imposé le port du casque aux cyclistes,
leur nombre a diminué de 37%, mais le nombre de cyclistes blessés
ou tués est resté stable.
Inversement, dans les villes suisses, l'augmentation du nombre de déplacements
à vélo va de pair avec une baisse du nombre de blessés
cyclistes (voir aussi annexe « Le vélo pour une ville apaisée
»).
Ces expériences montrent bien que c'est à
la source qu'il faut traiter le problème de l'insécurité
routière: modérer la vitesse des automobiles, créer
des aménagements cyclables et les faire respecter.
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